Le pire serait de s’habituer
Samedi 19 janvier 2008
Journée européenne d’action contre l’enfermement
des personnes sans papiers dans
des centres de rétention (CRA)
C’est toute l‘Europe qui est de plus en plus hostile aux étrangers, qui se transforme en une forteresse cadenassée et multiplie les lieux d’enfermement : ainsi des camps de « tri » des demandeurs d’asile se mettent en place en Lybie et aux frontières de l’Est.
Le projet de directive européenne qui sera soumis au Parlement européen prévoit une rétention administrative pouvant atteindre 18 mois et une interdiction de séjour en Europe de 5 ans pour les personnes expulsées. Les députés européens doivent refuser cette directive ! (appel à signer : www.directivedelahonte.org)
En France, ce sont 1800 places dans 24 centres de rétention administrative (CRA de 8 à 280 places), en tout 2400 places avec les locaux provisoires de rétention. Les CRA sont le plus souvent inconnus du public, qu’ils soient en pleine ville ou près des aéroports. Mais ils enferment de plus en plus de personnes : 31 232 personnes en 2006 dont 197 enfants, près de 300 enfants en 2007, beaucoup étant nés en France.
C’est le résultat de la politique du chiffre, 25000 reconduites décidées par le gouvernement pour 2007, 26000 pour 2008.
Mais c’est aussi de rétention qu’il s’agit quand on entasse des personnes dans les « zones d’attente » - officiellement hors du territoire français - comme à l’aéroport de Roissy la semaine passée : environ 150 demandeurs d’asile, principalement tchétchènes, étaient maintenus dans la zone internationale dans des conditions inhumaines.
Depuis 2 semaines, les personnes retenues aux CRA du Mesnil-Amelot et de Vincennes, ont entamé des grèves de la faim, brutalement réprimées : outre leurs conditions de rétention, elles dénoncent cette chasse à l’étranger au mépris du droit à la vie privée et des risques encourus par certains.
À Rennes, un Centre de rétention près de l’aéroport de St Jacques de la Lande a été ouvert en août 2007 (60 places dont deux cellules pour familles avec enfants) : déjà plus de 500 personnes, dont enfants, y ont été enfermées. La police arrête les sans papiers à leur domicile ou à la préfecture ; les contrôles au faciès se multiplient aux abords de la gare, des associations, comme les Restos du Cœur ou la Croix Rouge, des lieux de culte.
Les organisations signataires appellent le samedi 19 janvier :
à 14h - MANIFESTATION
place de la Mairie à RENNES
à 16h - RASSEMBLEMENT au CRA
(bus 57 derrière la poste, arrêt Parc des expositions)
Les étrangers ne sont pas dangereux mais en danger !
Et nous aussi, si nous laissons faire des horreurs prétendument en notre nom.
NON au délit de sans papiers !
NON à l’enfermement des étrangers !
NON AUX EXPULSIONS !
Le pire serait de s’habituer et de laisser faire.
Premiers signataires : RUSF, MRAP, Amitiés kurdes de Bretagne,
Aucun commentaire:
Enregistrer un commentaire