Face à la déferlante des attaques, faisons choix de la résistance !
Le 81ème congrès de L'UNEF s'inscrit dans un contexte social particulièrement difficile. Les deux premières années du règne Sarkozy ont été celles de tous les reculs : de l’offensive contre l’Université publique à la casse du droit du travail, en passant les politiques racistes par l’ex-ministère Hortefeux, rien n’échappe au rouleau compresseur conservateur. Les politiques libérales menées depuis des années sont directement à l'origine de la crise économique que l'on connaît. Pourtant, ces politiques sont aujourd'hui accélérées par le gouvernement Fillon.
Sous couvert de « modernisation » du pays, c’est un nouveau modèle de société que la classe dirigeante met en place. Un modèle dans lequel le droit de tous à l’éducation, ou encore à la santé, sont des reliques du 20° siècle. Le gouvernement de combat qui se trouve face à nous a entrepris une destruction systématique de tous les acquis sociaux : remise en cause du droit de grève par le biais du « service minimum », marchandisation des services publics, baisse des impôts des plus riches, répression syndicale dans le privé… Les objectifs sont clairs. Il s’agit de détruire les protections collectives des salariés pour baisser le « coût » du travail, d’ouvrir de nouveaux marchés juteux, d’en finir avec toute forme de redistribution des richesses. Pendant que les licenciements se multiplient, que le taux de chômage explose et que les services publics sont asphyxiés financièrement, des milliards sont distribués aux banques et les exonérations de cotisations patronales n’ont jamais été si nombreuses. A l’échelle mondiale, c’est la guerre qui s’intensifie entre les pays impérialistes pour l’accaparement des richesses et des ressources partout sur la planète : occupation militaire de l’Irak et de l’Afghanistan, menaces d’intervention contre l’Iran, soutien sans borne à l’Etat d’Israël malgré la barbarie dont il a fait preuve lors de l’agression militaire contre Gaza.
Dans l'enseignement supérieur français, la mise en place de la LRU et la multiplication de réformes et décrets la complétant ont largement redessiné le paysage universitaire. Dans la France d’après, le « marché du savoir et de la connaissance » remplace peu à peu le service public d’enseignement supérieur. La conséquence : l'éducation à plusieurs vitesses devient la norme. Pour les élites, des pôles ultra compétitifs et concurrentiels. Pour les classes populaires entrées par effraction à l'Université après 1968, des collèges universitaires n'offrant que des Licences hyper-professionalisantes n'ayant aucune valeur à moyen terme sur le marché du travail. En cassant ainsi les diplômes, le gouvernement s'attaque à nos protections collectives. Tout comme le gouvernement renvoie la question de la hausse des salaires à la négociation entreprise par entreprise, il individualise les diplômes pour laisser chaque futur salarié négocier en tête à tête avec son patron. La précarité n'est donc plus simplement le lot quotidien des étudiants, c'est aussi leur seule perspective d'avenir. Alors que le pouvoir d'achat des étudiants ne cesse de baisser, le gouvernement propose des crédits à la consommation pour financer ses études ! Toujours plus soumis à la nécessité de se salarier au détriment de leurs études, les étudiants sont parmi les premières victimes de la crise économique.
Pourtant les résistances sont nombreuses face à cette offensive sans précédent de la classe dirigeante. Depuis mai 2007 les étudiants se sont mobilisés avec vigueur contre la LRU, n'ont eu de cesse de dénoncer les suppressions de poste dans l'Education Nationale, ont lutté au côté des lycéens, ont combattu les expulsions d'étudiants étrangers. Comme l'ensemble du mouvement social, le milieu étudiant n'a pas baissé les bras devant l'arrogance et les attaques de Sarkozy et de son gouvernement. Mais ce dernier a tout fait pour submerger les résistances : en attaquant sur tous les fronts en même temps, il a voulu infliger une défaite majeure au salariat et à la jeunesse. Loin d'y parvenir, Sarkozy ne fait qu'attiser la colère : la mobilisation historique du 29 janvier en est un signe. La résistance des enseignants chercheurs depuis de nombreuses semaines montre la voie sur les facs. Les étudiants sont mobilisés et déterminés. Aujourd'hui le gouvernement tente d'imposer un projet global et cohérent dans les Universités, et face à cela nous devons organiser une riposte à la hauteur des enjeux. Nous devons porter dans le milieu étudiant un projet alternatif et crédible, une rupture radicale avec les politiques libérales à l'œuvre à l’Université Seul un mouvement d'ensemble, majoritaire, unitaire et démocratique permettra de l'emporter et de mettre un coup d'arrêt à l'offensive du gouvernement. A la veille de son 81ème Congrès, l'UNEF est donc mise devant ses responsabilités. Le CPE l'a montré en 2006, la capacité organisationnelle et la force militante de notre syndicat sont des atouts majeurs. Il est temps de les mettre au profit d'une lutte sans concession contre les ravages de la modernisation universitaire. A l'heure où nos camarades syndicalistes antillais nous montrent la voie de la victoire, il est grand temps de suivre l'exemple et de faire de notre Congrès la rampe de lancement d'une riposte qui soit enfin à la hauteur des enjeux et des attaques !